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La centrale : roman
Livre
Edité par POL. Paris - 2009
Résumé :
Quelques missions ponctuelles pour des travaux routiniers d'entretien, mais surtout, une fois par an, à l'arrêt de tranche, les grandes manoeuvres, le raz-de-marée humain. De partout, de toutes les frontières de l'hexagone, et même des pays limitrophes, de Belgique, de Suisse ou d'Espagne, les ouvriers affluent. Comme à rebours de la propagation d'une onde, ils avancent. Par cercles concentriques de diamètre décroissant. Le premier cercle, le deuxième cercle... Le dernier cercle. Derrière les grilles et l'enceinte en béton du bâtiment réacteur, le point P à atteindre, rendu inaccessible pour des raisons de sécurité, dans la pratique un contrat de travail suffit. Ce contrat, Loïc l'a décroché par l'ANPE de Lorient, et je n'ai pas tardé à suivre.
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Avis
Avis des lecteurs
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Roman à fort rayonnement
Ce roman raisonne particulièrement après la catastrophe nucléaire japonaise, mais la réalité qu'il dépeint est pourtant plus qu'éphémère. C'est celle d'intérimaires qui sillonnent la France de centrale en centrale, exposant leur santé aux émanations radioactives. Jamais caricatural, plutôt descriptif, ce roman n'en est pas moins engagé, par le regard humain et sensible qu'il porte sur ces travailleurs de la limite.
Pauline - Le 29 mars 2011 à 18:38 -
gladiateurs de l’atome
Ce roman nous plonge dans le quotidien d’ouvriers intérimaires dans le nucléaire. Ces mercenaires des centrales font le sale boulot, le plus exposé aux rayons, au cœur des centrales. Ils sont travailleurs nomades, tels des compagnons de Devoir d’un autre âge, ils font le tour de France des centrales : Chinon, Blaye, St Laurent, Tricastin… Ils bossent en espérant ne pas prendre la dose fatale, ils vivent seuls ou en petite communauté au camping, en caravane, faisant des économies sur le logement. L’auteur nous fait bien comprendre cette fraternité des travailleurs, leur solitude aussi, leur fierté et leurs peurs, leur vie d’errance, l’impression de liberté que donne la route mêlée à une sensation d’enfermement, et d’esclavage et de précarité. Ces travailleurs sont des gladiateurs de l’atome, ils risquent leur santé pour que les consommateurs que nous sommes soient gavés d’énergie électrique au-delà même de leurs besoins. Le danger qui courre en filigrane du récit touche pourtant tout le monde, c’est celui d’un accident majeur, qui est arrivé, qui peut arriver de nouveau : Un Tchernobyl. Elisabeth Filhol nous rend le monde des centrales, passionnant, inquiétant, fascinant, terrifiant dans son apparente normalité. Nous ne verrons plus les panaches de fumée au-dessus de la campagne sans penser au danger immédiat pour les ouvriers et à long terme pour tous. Vivifiant, instructif, documenté, militant, subtil.
jacqueline - Le 08 décembre 2010 à 15:40 -
Au coeur d'une centrale
Une fiction empreinte de réel servie par une écriture alerte. Une curiosité que ce roman bien documenté et original. Oppressant.
Atelier romans - Le 19 mai 2010 à 17:28